Ainsi, au siècle, le
mathématicien Brahmagupta, dans son traité
Brahmasphutasiddhantaénonce-t-il des règles
générales de transformation des expressions
algébriques, contenant éventuellement des
quantités négatives ou nulles, et donne explicitement
la solution de l'équation générale de
degré 2. Au
siècle, Bhaskara
(à ne pas confondre avec son homonyme contemporain de
Brahmagupta) généralise ces méthodes, qu'il
étend à des équations particulières de
degré supérieur à 2. Il tient compte, en
outre, de la seconde racine des équations de degré
2.
L'algèbre arabe fait, en quelque sorte, la
synthèse des mathématiques grecques et indiennes, et
constitue le sujet de prédilection des mathématiciens
arabes. Au siècle, al-Khwarizmi remarque
que la transformation des équations constitue une
théorie à part entière, dont il décrit
les principes dans le Kitab al jabr wa-l-muqabla dont
l'algèbre tire son nom. Il reprend les méthodes de
Diophante et la numération indienne, qu'il contribue
à populariser. Néanmoins, il est encore
gêné par les nombres négatifs, ce qui n'est pas
le cas de son principal successeur, Abu Kamil.
Forts des progrès de l'algèbre arabe vers
l'abstraction, al-Karaji à la fin du
siècle et al-Samaw'al au XIIe siècle
développent une puissante arithmétique des
polynômes et des fractions rationnelles :
multiplication, division, et même extraction de racines et
une sorte de développement limité en
. Dès le XIe siècle, l'équation
cubique suscite par ailleurs un vif intérêt. Le persan
Umar al-Khayyam donne notamment de nombreux éléments
d'une étude géométrique, voire en des termes
modernes analytique , du problème.
Les travaux de Léonard de Pise (le célèbre
Fibonacci), au début du siècle
diffusent en Europe le savoir algébrique arabe. Son Liber
Abaci constitue la source principale des nombreuses recherches
de ses successeurs. De plus, il propose avec l'empereur
Frédéric II des sortes de défis scientifiques
sous la forme de problèmes réunis dans le Liber
Quadratorum et comprenant la résolution de plusieurs
équations de degré
.